Dans sa forme actuelle, le sport de haut niveau est un non-sens écologique et social. Ces derniers mois, ce monde si particulier a connu de nombreux tollés du fait de ses dérives environnementales et sociales : voyages en jet privé de Paris à Nantes effectués par le PSG, nomination de l’Arabie Saoudite pour l’organisation des jeux d’Asie d’hiver, manifestations à l’encontre de l’organisation des Jeux Olympiques 2024…
Il est clair que la part de responsabilité du sport concernant les émissions mondiales de gaz à effet de serre est moins importante que de nombreux autres secteurs. Néanmoins, le monde du sport doit prendre part à la transition, comme tout autre secteur. Il a d’ailleurs tout intérêt à se positionner comme premier défenseur du climat car il est directement touché par les aléas causés par le dérèglement climatique : pics de pollution, épisodes caniculaires, diminution de l’enneigement…
De plus, les conséquences sociales liées au sport sont parfois dramatiques. On peut penser notamment à la construction des stades au Qatar pour la coupe du monde de football dans des conditions socialement indignes ou encore à la pression toujours plus forte exercée sur les athlètes nuisant à leur santé physique et mentale.
Face à la multiplication des équipes, des compétitions, des infrastructures… Christophe Leptit, économiste du sport soutient qu’il « faut décélérer, organiser la décroissance ». Le géopolitologue Jean-Baptiste Guégan ajoute que « Les instances doivent alléger les calendriers ». Des athlètes comme Kilian Jornet ou Innes FitzGerald donne l’exemple en faisant le choix de ne pas se présenter à certaines compétitions afin de réduire leur empreinte environnementale.
La visée finale n’est pas d’arrêter tous ces événements mais au contraire de permettre les conditions de leur durabilité dans le temps. Ce sont des moments fédérateurs pendant lesquels l’humanité toute entière se rassemble. Ils peuvent même prendre le rôle d’ambassadeur du changement et de l’éveil collectif.
D’autres leviers d’optimisation peuvent être mis sur la table. La synchronisation des compétitions féminines et masculines semble impérative tout comme une organisation pensée géographiquement des calendriers sportifs. Les saisons pourraient être organisées par région continentale, évitant la multiplication des déplacements et une non optimisation de l’utilisation des infrastructures.
Ces événements sont également l’occasion d’avoir un impact positif indirect. En effet, nombreux.ses sont les athlètes avec un pouvoir d’influence important qui peut servir les enjeux sociaux et environnementaux. Xavier Thévenard, triple vainqueur de l’UTMB (Ultra-Trail du Mont Blanc) a par exemple sillonné la région parisienne en empruntant des « corridors verts » pour sensibiliser la jeune génération à l’urgence climatique.
Une fois cela dit, il faut repenser l’organisation propre de ces événements sous le prisme de la sobriété : spectateurs locaux, mobilité douce pour accéder aux événements, utilisation d’infrastructures existantes, politique de réduction des déchets, utilisation d’énergie renouvelable sur site, appel à des équipementiers aux pratiques durables…
Comment s’y prendre dès aujourd’hui ? Quel référentiel suivre ?
Des initiatives se sont développées pour rendre l’organisation des événements (sportifs mais pas que) plus durable. En 2018,lors de la COP 24, l’ONU a lancé « Sports for Climate Action »dont les 5 objectifs sont les suivants :
- Promouvoir une plus grande responsabilité environnementale
- Réduire l’impact climatique du sport
- Eduquer pour l’action climatique du sport
- Promouvoir une consommation durable etresponsable
- Communiquer en faveur de l’action climatique
Côté français, le ministère des sports et WWF France ont lancé en 2017 une charte des 15 engagements écoresponsables. Celle-ci a été revisitée en 2021 et y intègre 3 engagements supplémentaires, des critères d’évaluation ainsi qu’une obligation d’évaluation pour les signataires et de rédaction d’un rapport d’avancement tous les 2 ans.
Enfin, une norme internationale fait référence concernant l’organisation durable d’événement. Il s’agit de la norme ISO 20121. Elle a été créée en 2012 à l’occasion des Jeux Olympiques de Londres dans le but d’aider tous les acteurs de l’événementiel à identifier leurs enjeux clés(environnementaux, sociaux et économiques) et à mettre en place un système de management responsable appliqué à l’activité événementielle pour renforcer l’intégration des principes du développement durable.
Vous êtes un acteur de l’événementiel et vous vous questionnez sur vos pratiques ? N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour en discuter !
https://blog-isige.minesparis.psl.eu/2023/03/10/le-monde-du-sport-en-mouvement-pour-sa-transition-ecologique/#:~:text=L'empreinte%20carbone%20du%20secteur%20sportif%20est%20estim%C3%A9e%20%C3%A0%20moins,l'utilisation%20des%20infrastructures%20sportives.
https://reporterre.net/Competitions-mondiales-3-pistes-pour-stopper-le-desastre-ecologique
https://bonpote.com/le-sport-de-haut-niveau-est-il-un-non-sens-ecologique/
https://www.sports.gouv.fr/sites/default/files/2023-01/t-l-charger-le-rapport-impl-menter-une-strat-gie-bas-carbone-et-de-r-duction-des-d-chets-efficiente---recommandations-m-thodologiques-l-usage-des-organisateurs-d-v-nements-sportifs-europ-ens--3262.pdf
https://pixabay.com/fr/photos/athl%C3%A9tisme-terrain-de-sport-sol-1867053/
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